Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/189

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depuis si peu de temps que tu es à Paris ?… Et La Fleur, en mettant la main sur sa poitrine, me dit que c’étoit une demoiselle qu’il avoit vue chez M. le comte de B… La Fleur avoit un cœur fait pour la société, à dire vrai, il en laissoit échapper, de manière ou d’autre, aussi peu d’occasion que son maître… Mais comment celle-ci vint-elle ? Dieu le sait. Tout ce qu’il m’en dit, c’est que pendant que j’étois chez le comte, il avoit fait connoissance avec la demoiselle au bas de l’escalier. Le comte m’avoit accordé sa protection, et La Fleur avoit su se mettre dans les bonnes grâces de la demoiselle. Elle devoit venir ce jour-là à Paris avec deux ou trois autres personnes de la maison de M. le comte, et il avoit fait la partie de passer la journée avec eux sur les boulevards.

Gens heureux ! qui une fois la semaine au moins, mettez de côté vos embarras et vos soucis, et qui, en chantant et dansant, éloignez gaiment de vous un fardeau de peines et de chagrins qui accable les autres nations !