Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/315

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dans une égale mesure de bonheur, par l’être que tu as si sagement choisi pour ton éternel ami. »

Adieu, adieu, Eliza ! tant que je vivrai, compte sur moi, comme sur le plus ardent et le plus désintéressé de tes amis terrestres.

Yorick.


LETTRE VI.


Ma chère Eliza,


Je commence ce matin un nouveau journal, vous pourrez le voir ; car si je n’ai pas le bonheur de vivre jusqu’à votre retour en Angleterre, je vous le laisserai comme un legs… Mes pages sont mélancoliques… Mais j’en écrirai d’agréables ; et si je pouvois t’écrire des lettres, elles seroient agréables, aussi ; mais bien peu, je doute, pourroient te parvenir : cependant tu recevras de moi quelques lignes à chaque courier, jusqu’à ce que de ta main tu me fasses un signe pour m’ordonner de ne plus écrire.

Apprends-moi quelle est ta situation, et de quelle sorte de courage le ciel t’a douée ?… Comment vous êtes-vous arrangée pour le