Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— De votre côté, Alan, vous n’avez fait que votre devoir, dit-elle, mais pour ce jeune garçon qui, en venant ici, nous a vus dans notre pire situation, et qui a vu le maître de la maison flatteur comme un prétendant, lui qui aurait le droit de commander comme un roi, mais pour vous, mon jeune garçon, mon cœur ne me pousse pas à chercher votre nom, mais votre figure y restera gravée, et aussi longtemps que mon cœur battra dans ma poitrine, votre souvenir y restera, j’y penserai, je le bénirai.

En disant ces mots, elle m’embrassa et éclata en sanglots si violents que je restai tout intimidé.

— Peuh ! fit Alan, qui avait l’air fort sot, le jour vient de bien bonne heure dans ce mois de juillet, et ce sera demain une belle mêlée dans Appin, partout des dragons à cheval et des cris de Cruachan ![1] et des habits rouges courant en tous sens. Vous et moi nous ferons bien de nous éloigner au plus vite.

Alors nous fîmes nos adieux et nous nous remîmes en route, en nous dirigeant un peu vers l’Est, dans les ténèbres d’une belle et douce nuit, et par un pays très accidenté, comme celui que nous venions de parcourir.

  1. Le cri de ralliement des Campbells.