Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/31

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de l’argent et des terres de tous côtés, le tout bien liquide, prêt à donner de l’honorabilité aux enfants, et au mari un titre, quand il serait appelé à la Cour. Du côté de Jeanne, il y avait peut-être quelque curiosité fascinante pour cet homme inconnu qui l’abordait avec la rudesse d’un laboureur et l’aplomb d’un avocat. Contrastant d’une manière si tranchante avec tout ce qu’elle connaissait, aimait ou comprenait, il pouvait bien lui paraître la perfection, sinon l’idéal de son sexe. En outre, c’était un homme difficile à refuser. Il avait un peu plus de quarante ans au moment de son mariage, mais il paraissait même plus âgé et sa mâle vigueur s’ajoutait en lui à la majesté des années. Il inspirait peut-être plus de crainte que de respect, mais il en imposait. La Cour, le Barreau, les témoins les plus expérimentés et les criminels les plus récalcitrants se soumettaient instinctivement à son