Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/33

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bins et de n’avoir rien à manger à son dîner[1].

Bien entendu, c’était une façon, de parler, jamais de sa vie il n’avait pendu un jacobin pour ses opinions ; la loi, dont il était le fidèle ministre, lui donnait d’autres occupations. Ces boutades n’étaient que plaisanteries, évidemment, mais des plaisanteries trop spéciales ; prononcées comme elles l’étaient de sa voix retentissante, et commentées par cette expression de figure qui lui avait fait donner au Parlement le nom de juge-pendeur, elles jetaient la consternation dans l’âme de sa pauvre femme. Elle restait devant lui confuse et sans voix ; à chaque plat, comme s’il était pour elle une nouvelle épreuve, elle épiait d’un œil inquiet l’attitude de son mari, et puis baissait la tête ; s’il se contentait

  1. Le juge Hermiston et les gens de la campagne d’Hermiston s’expriment souvent dans un patois écossais dont il est très difficile de rendre toute la saveur en français.