Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/34

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de manger en silence, c’était pour elle un indicible soulagement ; s’il se plaignait, le monde entier s’enténébrait. Elle allait voir la cuisinière qu’elle appelait toujours sa sœur dans le Seigneur.

— Oh, ma chère, c’est affreux que Mylord ne puisse jamais être content chez lui, commençait-elle.

Et elle priait et pleurait avec la cuisinière, et ensuite la cuisinière allait discuter avec Mrs Weir et le repas du jour suivant ne valait pas mieux que celui de la veille. Changer de cuisinière ? Hélas, la nouvelle, si on en avait trouvé une, aurait été plus mauvaise encore, tout en étant aussi extrêmement pieuse. On s’étonnait souvent de la patience de Lord Hermiston ; en réalité, c’était un stoïque, bien que voluptueux, se consolant avec du bon vin qu’il avait en abondance. Pourtant il y eut des moments où la