Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/39

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piété, et se promenait (suivant les ordres de Mylord) tantôt seule, tantôt avec Archie, l’unique enfant de cette union mal assortie. L’enfant était le seul lien qui la rattachât à l’existence. Près de lui, ses sentiments se réchauffaient, son cœur s’épanouissait, elle respirait une nouvelle vie. Le miracle de la maternité était toujours nouveau pour elle. La vue du petit homme pendu à ses jupes l’enivrait du sentiment de sa puissance, et la glaçait, d’autre part, par la conscience de sa responsabilité. Elle regardait dans l’avenir, et quand elle imaginait son fils, devenu homme, jouant des rôles divers sur le théâtre du monde, elle s’arrêtait de respirer, puis reprenait courage avec un violent effort. C’était avec l’enfant seulement que, par moment, elle était naturelle et s’oubliait elle-même ; et c’était, seule avec l’enfant qu’elle avait conçu et organisé son plan de conduite. Archie devait être un grand