Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/41

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aux Champs de Rullion-Green, et il avait rendu le dernier soupir (dit la tradition) dans les bras de l’abominable Dalyell. Elle ne pouvait se le dissimuler : s’il avait vécu à cette vieille époque, Hermiston lui-même aurait pris parti pour le sanguinaire Mac-Kensie, pour la politique de Louderdale et de Rothes, dans la bande des ennemis de Dieu. Cette seule idée la portait à une plus grande ferveur ; elle avait un son de voix pour ce mot persécuteur qui pénétrait l’enfant jusqu’à la moelle des os. Aussi, quand un jour, la foule les hua et les siffla, au moment où ils passaient dans la voiture de voyage de Mylord, en criant : « À bas le persécuteur, à bas le pendeur Hermiston », tandis que maman se couvrait les yeux, tandis que papa baissait les glaces et regardait la populace de son air formidable et ironique, amer et souriant, comme dit-on, il regardait quelquefois le condamné en rendant un