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L’ÎLE AU TRÉSOR

perdue en défendant son pays sous les ordres de l’immortel Hawke. Et il n’a pas de pension, Livesey ! Songez en quelle abominable époque nous vivons !

« Eh bien, monsieur, je croyais avoir simplement trouvé un cuisinier, mais c’est tout un équipage que j’avais rencontré. À nous deux, Silver et moi, nous recrutâmes en peu de jours une troupe des plus solides vieux loups de mer qu’on puisse imaginer… pas jolis, jolis, mais, à en juger par leur mine, des gars d’un courage à toute épreuve. Je vous garantis que nous pourrions résister à une frégate.

« Même, Long John se débarrassa de deux hommes sur les six ou sept que j’avais déjà retenus. Il me démontra sans peine que c’étaient là de ces marins d’eau douce qu’il nous fallait précisément craindre dans une sérieuse occurrence.

« Je suis d’une humeur et d’une santé admirables ; je mange comme un ogre, je dors comme une souche, et malgré cela je n’aurai pas un moment de répit avant de voir mes vieux mathurins virer au cabestan. Au large ! Qu’importe le trésor ! C’est la splendeur de la mer qui m’a tourné la tête. Ainsi donc, Livesey, faites diligence, et venez sans perdre une heure si vous êtes mon ami.

« Que le jeune Hawkins aille tout de suite voir sa mère, sous la garde de Redruth, et puis que tous deux gagnent Bristol au plus vite.

« John Trelawney.

« Post-scriptum. — J’oubliais. Blandly (entre parenthèses, si nous ne sommes pas rentrés à la fin d’août, il doit envoyer une conserve à notre recherche) Blandly, dis-je, nous a trouvé un chef navigateur excellent… un type dur, ce que je regrette, mais sous tous autres rapports une vraie perle. Long John Silver a déniché comme second