Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/113

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t-il en s’adressant à Matcham, faites-moi serment de me suivre tout droit à Moat-House ?

— Je vous donne ma parole d’honneur, répliqua Matcham.

— Et que ferai-je de votre honneur, dit le chevalier. Jurez sur le salut de votre mère.

Matcham prêta le serment exigé et Sir Daniel remit son capuchon. Cet effrayant déguisement fit encore impression sur ses deux compagnons. Mais le chevalier fut bientôt sur pied.

— Mangez vite, dit-il, et suivez-moi lestement dans ma maison.

À ces mots il s’enfonça dans les bois ; peu après la cloche commença à sonner, marquant ses pas ; les deux jeunes gens, assis à côté du repas auquel ils ne goûtaient pas, l’entendirent s’éteindre lentement, au loin, sur la colline.

— Et alors vous allez à Tunstall ? demanda Dick.

— Oui, vraiment, dit Matcham, puisqu’il le faut ! Je suis plus brave derrière le dos de Sir Daniel qu’en face de lui.

Ils mangèrent hâtivement et se mirent en marche en suivant le chemin par les hautes parties aérées de la forêt, où de grands hêtres étaient dispersés au milieu de prairies vertes, et où les oiseaux et les écureuils étaient joyeux dans les rameaux. Deux heures plus tard, ils descendirent de l’autre côté et déjà, à travers le haut des arbres,