Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/114

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aperçurent le toit et les murs rouges du château de Tunstall.

— Ici, dit Matcham, s’arrêtant, vous allez prendre congé de votre ami Jack, que vous ne devez plus revoir. Allons, Dick, pardonnez-lui ce qu’il a fait de mal, comme lui, de son côté, vous pardonne de bon cœur et de bonne amitié.

— Et pourquoi cela ? demanda Dick. Si nous allons tous deux à Tunstall, je vous verrai encore, je pense, et très souvent.

— Vous ne verrez plus jamais le pauvre Jack Matcham, qui était si peureux et si encombrant, et qui, cependant, vous a tiré de la rivière, vous ne le verrez plus, Dick, sur mon honneur ! Il ouvrit ses bras et les deux jeunes gens s’embrassèrent. Et puis, Dick, continua Matcham, j’ai des pressentiments. Vous allez voir un nouveau Sir Daniel, car jusqu’à présent tout lui a merveilleusement réussi, la fortune était avec lui ; mais maintenant que le sort tourne contre lui et qu’il est en péril de sa vie, il me semble qu’il va se montrer mauvais seigneur pour nous deux. Il peut être brave en bataille, mais il a l’œil d’un menteur, il y a de la peur dans son œil, Dick, et la peur est aussi cruelle que le loup ! Nous descendons dans ce château, sainte Marie nous protège pour en sortir !

Et ils continuèrent à descendre en silence et arrivèrent enfin devant la forteresse forestière de