Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/162

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qui avait déjà, ce même soir, aidé le messager de Sir Daniel à atterrir.

Il retomba, remonta, enfonça de nouveau, et alors sa main attrapa une branche ; rapide comme la pensée, il se tira dans l’épaisseur de l’arbre et s’y cramponna, dégouttant et essoufflé, et encore à demi incertain de son évasion.

Mais tout cela ne s’était pas fait sans éclabousser énormément, ce qui avait indiqué sa position aux hommes sur les créneaux. Flèches et traits tombèrent donc autour de lui dans l’obscurité, serrés comme des grêlons ; et soudain une torche fut jetée, embrasa l’air dans son rapide passage, resta un moment sur le bord extrême du fossé où elle brûla fortement, éclairant les alentours comme un feu de joie, puis, chance heureuse pour Dick, glissa, plongea dans le fossé et s’éteignit immédiatement.

Elle avait rempli son but. Les tireurs avaient eu le temps de voir le saule et Dick enfoncé parmi ses rameaux ; et quoique le jeune homme eût immédiatement sauté plus haut sur la berge et cherché son salut dans la course, il ne fut pas encore assez agile pour éviter un coup. Une flèche le frappa à l’épaule, une autre lui égratigna la tête.

La douleur causée par ses blessures lui donna des ailes, et il n’eut pas plus tôt atteint le terrain plat, qu’il prit ses jambes à son cou et courut