Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/228

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tous aller à terre aussi sûrement que sur un pont.

Une barrique fut ouverte, et, s’asseyant comme ils purent à l’abri de la neige et de l’écume, les naufragés passèrent la coupe de main en main et tâchèrent de se réchauffer le corps et de se remonter le moral.

Dick, cependant, retourna vers Lord Foxham, qui gisait, très inquiet et effrayé, le plancher de sa cabine inondé à hauteur du genou et la lampe qui avait été sa seule lumière, brisée et éteinte par la violence du choc.

— Monseigneur, dit le jeune Shelton, ne craignez rien ; les saints sont avec nous ; les vagues nous ont jeté au haut d’un banc de sable, et, sitôt que la marée aura un peu baissé, nous pourrons gagner la terre à pied.

Il se passa près d’une heure avant que la mer se fût suffisamment éloignée et qu’ils pussent se mettre en route pour la terre, qui apparaissait confusément devant eux à travers un voile de neige.

Sur un monticule d’un côté de leur chemin, une troupe d’hommes étendus étaient entassés, et observaient avec méfiance les mouvements des nouveaux venus.

— Ils devraient s’approcher et nous offrir leur aide, remarqua Dick.

— Bon, s’ils ne viennent pas à nous, allons de leur côté, dit Hawksley. Plus tôt nous arriverons