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et des plus savants hommes de son temps ; et c’est ainsi, à peu près, que tous ceux qui n’étaient pas savants, raisonnaient alors. Voyons comment Newton a raisonné.

« Il y a, comme vous savez, dans un seul rayon de lumière, sept principaux rayons, qui ont chacun leur réfrangïbilité : chacun de ces rayons a son sinus, chacun de ces sinus a sa proportion avec le sinus commun d’incidence ; observez ce qui se passe dans ces sept traits primordiaux, qui s’échappent en s’écartant dans l’air.

« Il ne s’agit pas ici de considérer que, dans ce verre même, tous les traits sont écartés, et que chacun de ces traits y prend un sinus différent ; il faut regarder cet assemblage de rayons dans le verre comme un seul rayon, qui n’a que ce sinus commun A B. Mais à l’émergence de ce cristal, chacun de ces traits s’écartent sensiblement, prend chacun son sinus différent : celui du rouge (rayon le moins réfrangible) est cette ligne C B ; celui du violet (rayon le plus réfrangible) est cette ligne C B D.

« Ces proportions posées, voyons quel est ce rapport, aussi exact que singulier, entre les couleurs et la musique. Que le sinus d’incidence du faisceau blanc des rayons soit au sinus d’émergence du rayon rouge, comme cette ligne A B est à la ligne ABC.


Sinus donné dans le verre A B.
Sinus donné dans l’air ABC.


« Que ce même sinus A B d’incidence connue soit au sinus de réfraction du rapport violet comme la ligne A B est à la ligne A B C D :