Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/141

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— O moD Pèr«, je t'ai vu. . Je le voit. .

— Je ne l'ai pas abandonné, mon fils. Je (uii li.

— J'ai vécu selon toi, non Père..

— Tu vis.

— Mon Père, mon Père!. . Tu es donc avec moi. .

— Je suis en toi, mon fils. ■

Une dernière atteinte, — ei iiiVi ne Mura plu* ce que c'ett que le* lient de la Croix. Comme il parle à ton Père, il t'imagine avoir soif, —

El tes lèvres, esclaves encore que ti puret, dettéchèes, brQlantet, tourcet tariet, murmurent :

« J'ai soif. »

Le soldat surpris, plein de la honte inquiète, qui est le parfum de la mort pour ceux qui croient avoir la vie,

Trempe l'éponge dans le vase de vinaigre, et la tend au bout de ta pique. Il l'applique sur les lèvres de Jésus., et la presse.

O Jésus..

Te voilà, les yeux clos, sur la vue ineffable de ton Père ; La tète renversée vers la tombe, où ne tient pas la vie; Et cet lèvres qui t'appliquent i l'éponge amère.

Jésus suce l'éponge imbibée de vinaigre ;

Son âme altérée d'amour épuise la boisson aigre;

Et cette chair frémit, qui connaît une dernière fois le goût du monde.

Et Jésus dit : «Tout est consommé. Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Et, baissant la tête, —

Jésus expire.