Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/168

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SILENCE D'ALCESTE

��I. Je suis Orphée, 6 jeuDc femme ; et j'attends <(erae4lemenl a«s portes de la mort celle qui m'a été prise, et que j'»i dû perdre cocorc, après l'avoir perdue et leconquise.

Et toi, sur cette route funeste, qui briile des feux de l'Occideni, pourquoi te hltes tu vers le porche sinistre, entre blillé pour loi, peut être, au bord des roches violettes?

Et pourquoi, si blanche, t'avances tu pressant de ces pieds, légers déjà comme l'ombre, les marguerites ronges de la prairie, k* asphodèles et les lèvres dorées de l'herbe sanglante ?

II. Parle moi, jeune femme, toi qui es si triste el si belle.

Je n'ai pas eu soif d'une voix plus que de U tienne, depvit celle qui, sur un adieu, s'est i jamais tue pour moi.

Passeras lu, sans t'arréter un seul noneni, le temps d'nse parole brève, ou celui seulement d'un regard?

Vas tu, plus heureuse que je ne fus, retrouver daas la forêt m»- lerraine, où les oiseaux ne chantent pas, le cœur que ton ccsur aine.

Que la seule faveur de l'oubli te rendta?

III. Je l'ai donné le nom de femme, 6 forme gracicose,

Bien que ta grlce semble en sa fleur, et que la sois svdte comme l'anémone, celte vierge dans les champs.

Mais u tristesse silencieuse a connn les joies s«préa«», ci le dit.

Ta mélancolie a la profondetir embaumée de U *i« el de rime. .

La jeune fille, jamais, ne cherche comme loi du regard ce qui a fui pour elle.

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