Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/19

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SIRIUS

��I. Le tpcctacle de Ion irae, ô mon béroi, ett te plus vaste de l'univers.

Ni les volcans, ni les brûlantes laves ne recèlent pins de feox que les fleuves puissans de ion cœur, qui frémit de vouloir et qui veut. El nul Etoa n'est comme toi, qui mesures tes cendres, et qui souffles tes flammes au delà même de la mort, que tu prévois.

Les pluies ni les bancs de la brume n'enferment pas plus de mélancolie que l'orage de tes dégoûts sombres, et les calmes immenses de tes mépris. Car même où lu écrases, mon héros, tu ne te venges pas; et même où tu condamnes, tu ne juges plus, ajrant compris.

II. O mon héros, l'étoile dans la nuit noire va comme loi. Ta es, et tu agis.

Tu n'es jamais si beau que lorsque lu déclines : car lu ne descendrais pas, si tu n'étais allé si haut. O baudrier brodé d'ardeurs sublimes.

Tes courses merveilleuses sont des bonds sur l'abîme. Ta vitnse dévorante compte toujours doubler le vide, et rêve qu'elle l'emplii, — comme la nef, brûlant l'espace, double parfois le cap de la mort, qui l'épie, dans la lempéte.

III. Héros porteur de fer, tu es celui qui force le monde à être.

Et pourquoi donc poursuis tu cette route sur les cimes, où tu cours de précipice en précipice, te hltant sans répit vers les demeures vides de la nuit ? — Tu sais pourtant le seuil désolé, et le cerbère dans sa niche obscène, qui lèche une pitée de deuil.

Pourquoi, sinon que tu le veux contre toi-même ? — Car, toi auui, tu as peut-être aimé le repos. Va ! Tout ce fen n'est en toi qu'à fin que tu l'épuites. O beau regard de l'univers, que l'aveugle destin ouvre une seule fois sur lui, et qu'à son propre désenchantement, superbe, il destine I

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