Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/34

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SOLEIL DE MINUIT

��I. Le crépascule, (jui uurc juvqu'il l'aube, li«ide ci clair coa une face de pUtre, luit tuf la capitale polaire, où on peuple de g^anv eti courbé bonoement toui la main des autocrates.

Le ciel, dant cette nuit d'albltre, est pareil 4 l'œil blanc de l'agonie; et m clarté vitreuse filtre les songes avec le délire.

Une chaleur torride s'élève des trottoirs. Le fleuve imneiue coule entre les quais de pierre. La puanteur de la foule et des haides, de l'cau-de-vie et des foins, pèse comme uq nuage.

n. Cependant la multitude se presse devant le paUis d'hiver, d'où l'écartent & coups de crosse, les soldats, le poitrail des chevaui cl l'arae blanche des chevaliervgardes. Tout est lourd et violent.

Comme le flot de la rivière qui déborde, la foule accourt de tous cAtés, et inonde la place. Elle parle i voii basse; et les barbes rouscs des ans se reposent sur les épaules larges des autres.

Sur le bitume où il a plu, les ivrognes penchés regardeat lear image en de louches miroirs polis ; mais oui n'ose rompre le sileace. La nimenr des soupirs répond an sonrd ronlb du fleuve.

ni. Sans fin, la froide façade dn palais se profile : rigide et so«brc. Toutes les fenêtres se ferment. Et les lumières sont éteioies : il n'en brille plus qu'aux baies du centre, d'un seul côté.

A travers tout le palais, on cherche arec aagoisse le istréTitcb Ivan, que les pMpin oat Muaonmé Tcheraioe, à cause de ses jeu obscws et de ses longs cbc««a «oin.

Les gruds de l'Éui, les princes et les ministres de l'eapire m

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