Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/79

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L'homme vii «nire 1^5 paroi* de granit, un précipice outcri tur

un cloaque.

Une uiiiui ii.iu^c.ii'oiiiir moniait en fumée de b boue fétide :

c'était un étang de pourriture, i l'ambre épaiue, une lie de vermine, où

grouillaient silencieusement des serpens, des vert et des fauves à demi

étouffés.

Or, couché parmi les sables vivans de cette horreur mouvante. L'homme aperçut sa propre image, dépouillée, sans pudeur,

tonte nue. .

El son guide, le maintenant par le cou sur cette vue, lui dit : « Toi qui tantôt ne me connaissais point, te reconnais tu? a

V. L'homme ne gémit point, — et ne répondit pas.

Les passions démasquées sont silencieuses. Et l'horreur de se découvrir est sans voix.

< Mesure le tombeau de ton Imc », dit le guide. L'homme pensa : Il est grand; et sourit tristement. Mais le guide : « Tu n'as pas tout vu. Va plus au fond, et sous la dépouille. Les vipères qui se piquent les unes les autres dans le noeud qu'elles forment, les porcs et les chiens enragés qui s'étranglent ï force de se mordre, te cachent leur proie. Regarde. »

Et l'homme vit alors, étendu sous le peuple infime, son Sme désespérée.

Elle était ensevelie dans un ionuiiL'il ft^mitsjnt, humé pat la douleur des téiet.

Ses jeux fermés filtraient des larmes lentes, et d'un cours sans

fin, comme celui des étoiles.

El, plie de toutes ses pensées, tout son tire semblait supplier et dire : • Réveille, réveille moi ! •

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