Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/80

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FOGSTOWN

��I . Je t'ai quitta, et même je l'ai fui. J'ai cni l'oublier; mait je ne l'ai pat pu, non plus que me perdre. A loi, j'ai partout peù%é; et quand je le crojait le rooios. j'ai langui après toi. C«r je l'ai loojourt proféré aux lieux qui m'ont le plut séduit, et que j'ai même le plut aim^, parfois.

Enfin, i<* l'ai ilù rechercher, et je te retrouve, port des brumet.

a. Voici ton chiicau sombre, aux pierres verdies comme des os par ta vieillesse, suspendu au-dessus de la ville, biii sur un nuage, ea terrasse sur le toit des maisons. Voici les vieilles demeures, hautes et grises, toutes tendues & la lumière, qui ne les accueille pas. Voici les vieillet racs tortueuses contre le vent, comme le loup pressé par la meute, ou la meo- diante que les enfans poursuivent.

3 . Tes clochers sonnent des heures qu'on n'entend pas dans l'air ouaté qui les étouffe. Tes tours grises grelottent dans les vapeurs hnmides, comme des blessés dans la charpie. Tes rues noires et tes vieux quaniers se précipitent vides, sur le flanc de la colline, vers la rivière blême et vers le port. Les enfans te gourmeni en silence dans les raellet; et les hoBses s'y enivrent, ou s'y tuent au couteau, silencieusement. On voit des linges ungtans, k la barre des fenêtres; des chiens maigres autour d'un os, et de vieilles femmes au nez rouge penchées sur une hoiie. Et dans l'ombre de tes jours, port des brumes, le sang, lai-méme silencieux, plut6i que ronge rougeoie brunissant.

4. Le silence bruine; i l'horizon, tout se perd et s'edace.. Je n'aime pas la mort, peut-être?. .

J'time la vie, qui hait la vie,' — et fait la morte.

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