Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/93

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LE PORT

��I. Gloire des pont dant le soleil couchant. .

Mélancolie tragique des rades au crépuscule, quand le globe de feu et de sang, pareil au destin que rien n'arréle, rapide glisse vers le lit des vagues vertes, et descend .

Gloire et deuil somptueux des jetées envahies par l'ombre, et des phares lointains qui s'allument, à l'heure muette oii tout frissonne de quelque songe .

Celui qui CM ne dans les villes puistanlus, où ^2 mer clapote doucement contre les quais, tandis qu'au loin on l'entend qui gronde, et 'bat les blocs; — celui qui a ouvert les ytux dans les maisons qui font face au port, où les grands bateaux dorment, pour une nuit ï l'ancre, et sentent déjà l'odeur de houille du départ, serves chimères du voyage, accroupies sur l'eau noire; — celui qui a télé le sein d'une blanche femme, silencieuse et timide dans les métropoles violentes, où tout est tumulte, coup de force et de hasard, aventure ou sinistre, ivresse du retour ou douleur de l'adieu : celui-U, jamais, ne voit venir le soit sans rêve; et, pour lui, & tous les flots des hommes et des choses se mêlent, en murmurant, les ondes de la brume et les vagues de la mer.

Gloire étrange des ports dans le soleil couchant. .

II. Plus chaudes et plus folles, les nielles ï pic, les met étroites se précipitent par bonds ven la rive, où les noirs anneaux de fer fixent les amarres sur les dalles.

El les rues en escalien, où le ruisseau d'encre court entre les pavés disjoints, comme la salive entre les dens d'un vieux, les rues où règne 1 midi une obscurité bleue, voici qu'elles s'empourprent.

Les rajrons obliques baignent les voiles et les vergues d'un flot

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