Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/94

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tiède de ung; et let bUncbet pouUiDei, ï la poupe, roognieot de li gorge trop mordue i la pointe dts cheveux.

Sur la muraille de pierre, qui te dore \ cette heure rousse, les grands filets noirs lèchent encore; et leurs mailles, pareilles aux runes de la tris vieille Asie semblent garder on profond mystère, en leurs signet antiques.

Le clocher, dans le ciel de carmin, comme une épine de cactn se dresse, sur une passionnée fenille de rose, veinée d'or ancien.

L'énorme tumulte retentit, du jour qui meurt : toutes les langues, toutes les voix, toutes les têtes d'homme; et tous dans la pleine vérité de leur nature, éphémères perdus, ombres errantes passent, qu'on ne reverra plus.

Li-bas, comme une ba»se d'orgue, le pont tournant qui grince; le souflRe de la mer sur les blocs ; et let rugissement des machinei : les grands paquebots doublent les mâles.

Puis, c'est la nuit aux pieds unglans, qni, ajrani loagteapt plané, t'abat immense sur la terre, laissant ta trace rousse k l'horizon de la mer, et cachant sa tête sous l'ombre déployée de ses ailet conslelléct.

Dans le silence du moment oii la nuit entre dans la ville, toot les appétitt te dressent, la faim, l'ivresse déji adulte, et la luxure ado> lescenie, qui grandit comme le bambou tropical sous la pluie.

L'arôme icre et sucré du 6lin vient sur le vent de mer. L'odevr de l'ail, de l'huile et des fardt, — l'arôme de la lie et des épicet, — la fumée lourde de l'eau-de-vie, — et la vanille amère de la tueur det (eaact flottent sur les quais, et soufflent du fond des ruelles noires.

Les femmes demi-nues se pavanent k la fenêtre, grands per- roquets de l'œuvre chaude sur le perchoir; et let matelots, un tovrire contraint aux lèvres, i cause de la violence du désir, hésitent, se balaD^ani tur leurt hanchet.

Les étrangers entrent de côté dans let bouges; plb> u uù ■<- garde, l'etsajant sur son ongle, au rajron sanglant du ciel occidental, la lame intelligente du couteau, qui répond aux pensées, et les reflète. .

Les Levantins glissans frôlent les murs de leurs corpt lub;- -"•• Let forbans Latins, nerveux, la peau hllée an tan cornac les rousses, sont ivres de la terre, avant d'avoir bu. Velus, les Anglait ■■>• culeux et les grands Scandinaves se tai^ent avec force, ou soudai» hnrient violemment.

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