Page:Suarès - Les bourdons sont en fleur.djvu/16

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te, j'ai honte . Je n'ai point de mérite : il les a tous , s'il en

est en moi .

CLSŒVR GHITA.^11 nous réF>était ce matin :

Voyez la , mes sœurs . " Elle s'interrompt, à la voix quon entend venir du côté caché par les lauriers.

H FRANÇOIS D'ASSISE, toujours invisible. Mes sœurs, voyez comme sœur Claire prie : sa vie seule est une prière . Comme ces doux blessés , les rouge-gorges , dont le chant , plein d'allégresse , sort de plumes en sang , son âm.e et son cœurj palpitent sur ses lèvres meurtries : à peine les remue-t-elle , le Seigneur entend ce qu'elle veut , ce qu'elle voit , ce qu'elle dit . Oh ! c'est là le saint mystère : pour l'Amour qui sait tout , chaque être mystérieux se révèle . Dans les yeux de notre sœur# il pêche les perles de son amour pour lui . Comme elle est tout à lui , elle n'a pas souci d'elle , A l'unique bonté en qui toute chose est pleine , elle se livre : oh ! comme elle est adroite à se placer entre les mains de Dieu ! Notre Père a le soin de ceux qui ne l'ont pas d'eux^ mêmes . Qu'ils sont heureux , ceux qui se dépouillent l tous ceux qui vont au van du blé céleste , et qui se laissent aller comme la balle et la bourre ! Que vos prières soient courtes , mes sœurs , et votre amour in-

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