Page:Suarès - Les bourdons sont en fleur.djvu/67

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ce court sommeil dans les ardentes ténèbres. Et voie?

que je me rappelle ce que je pensais jusqu'ici n'avoir

pas su . C'est que j'aime. je ris d amour ; d'amour je

pleure . je me prosterne dans l'amour ; dans 1 amour je

m'élève . Que je vive en Amour , et qu'en Amour je

meure !

// âc soulèce avec accablement.

G, FRA JVNIPÈRE. Ah! frère, quel effroi! Dites,

qu'avez-vous eu ?. Vous étes-vous fait ma! ? Ne bougez :

voulez-vous que je vous porte I Que ces mains sont

froides! c'est pitié! Et votre front brûle comme un

sarment. Ne tenons plus ainsi les genoux en terre :

elle est trempée de rosée .

<L FRANÇOIS. je veux me relever.

CL FRA jVNlPÈRE. je vais vous aider. Pauvre

léte , comme elle tombe !

C FRANÇOIS, parlant à grand" peine, d'une voix étoU"

ffée. Mon Sauveur m'a envahi comme la mer . C'est

une joie , à flots profonds , qui bouleverse mon être et

l'emporte comme un pauvre manteau . J'ai le vertige ,

petit frère . j'ai le vertige de brûler . Tu m'as trouvé

sur le bûcher : ma chair n'est que débris ; mes os ne

sont que cendres . je brûle et je suis las . Et j'ai joie ,

ah ! j'ai tant de joie . (// pleure ardemment.)

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