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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/168

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Puis Bientôt je vins à penser que rien n’était plus naturel et plus conséquent au caractère d’Hélène, que sa froideur dédaigneuse pour ce luxe. Avec l’arrière-pensée que je lui avais si indignement prêtée, pouvait-elle me savoir gré de ce faste éclatant ?

Vint enfin le jour de signer le contrat. En province c’est une solennité, et un assez grand nombre de personnes se rendirent chez ma tante pour assister à cet acte.

Hélène était à sa toilette, on l’attendit quelque temps dans le salon de ma tante ; pendant que je supportais l’ennui des plus sottes félicitations, le notaire vint me demander si rien n’était changé dans mes intentions au sujet du contrat, tant sa rédaction semblait étrange au garde-note ; je répondis assez impatiemment que non.

Dans cet acte, dont je m’étais réservé le secret, je reconnaissais à Hélène la totalité de ma fortune. Ce qui seulement me surprit, ce fut la facilité d’Hélène à m’accorder le droit de faire à ma guise ces dispositions ; puis je l’attribuai, avec raison, à l’extrême répugnance qu’elle devait avoir à s’occuper de toute affaire d’intérêt.

Enfin Hélène parut dans le salon : elle était