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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/169

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un peu pâle, paraissait légèrement émue. Je la vois encore entrer, vêtue d’une robe blanche toute simple, avec une ceinture de soie bleue ; ses magnifiques cheveux, tombant de chaque côté de ses joues en’grosses boucles blondes, étaient simplement tordus derrière sa tête. Rien de plus enchanteur, de plus frais, de plus charmant que cette apparition, qui sembla changer tout à coup l’aspect de ce salon.

Hélène s’assit à côté de sa mère, et je m’assis à côté d’Hélène.

Le notaire, placé près de nous, fit un geste pour recommander le silence, et commença la lecture du contrat.

Lorsqu’il en vint à l’article qui assurait et reconnaissait à Hélène tous mes biens, le cœur me battait horriblement, et confus, presque honteux, je baissais les yeux, craignant de rencontrer son regard.

Enfin cet article fut lu.

On connaissait la médiocrité de la fortune de ma tante, aussi mon désintéressement fut-il accueilli avec un murmure approbateur.

Alors je me hasardai de lever les yeux sur Hélène : je rencontrai son regard ; mais ce regard me fit frissonner, tant il me parut froid… dédaigneux… presque méchant.