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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/173

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tante du mal : vous en avez la honte, et non pas le remords. »

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Jamais… je ne pourrai rendre la confusion, la rage, la haine, le désespoir, qui m’exaltèrent après avoir lu cette lettre, en me voyant joué si froidement, et si injustement accusé ; car, après tout, ce doute avait été dû à une influence suprême, et je ne me sentais aucunement cupide. Mon regret, ma résolution d’épouser Hélène malgré ses dédains, l’abandon que je lui avais fait de mes biens, me faisaient assez ressentir que j’avais aussi en moi de nobles et généreuses inspirations.

Néanmoins, en me rappelant combien j’avais été tendrement aimé, et me voyant alors si profondément méprisé, je compris tellement que tout espoir était perdu que je sentis, ainsi que je l’avais déjà éprouvé, une sorte de vertige s’emparer de moi en voyant l’avenir de ma vie changer si soudainement ; il me sembla que, de ce moment, je me vouais résolument à ma perte, et c’est avec un regret déchirant que je m’écriai : « Hélène, vous m’avez été impitoyable ; vous aurez peut-être un jour à répondre d’un avenir bien fatal ! »