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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/208

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raient déjà cette fatale barrière, et comme moi ne pouvaient en croire leurs yeux.

On se demandait comment deux hommes riches, jeunes, et du monde, risquaient ainsi témérairement leur vie. On s’interrogeait pour savoir si du moins l’énormité du pari pouvait jusqu’à un certain point faire comprendre une aussi folle intrépidité ; mais il était de deux cents louis seulement.

Enfin, après de nouvelles et vagues conjectures, plusieurs spectateurs, au fait des bruits du monde, arrivèrent, soit d’après leurs propres réflexions, soit qu’ils fussent mis sur la voie par quelques mots de M. de Cernay, arrivèrent, dis-je, à interpréter ce défi meurtrier ainsi que le comte l’avait déjà fait.

Celle hypothèse fut aussitôt généralement admise, car elle avait d’abord l’irrésistible attrait de la médisance ; puis, à l’égard des choses les plus futiles connue les plus graves, toute explication qui semble résoudre une énigme longtemps et vainement interrogée, est accueillie avec empressement.

Alors j’entendis çà et là les exclamations suivantes : Est-ce possible ? — Au fait, maintenant tout s’explique. — Mais quelle folie ! — quelle délicatesse ! — quelle témérité ! se con-