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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/254

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fut la conclusion de leur entretien. Le lendemain, étant plus de sang-froid, — dit-il encore, — ils en reconnurent le danger ; mais alors ils craignirent de paraître reculer devant le péril, et par la bravade maintinrent leur pari… Tout cela est bel et bon ; mais, outre que ce n’est pas vrai, pour moi du moins, qui ai su la véritable cause de ce défi, vous m’avouerez que ce n’est guère probable. Après tout, Senneterre, instruit des bruits fâcheux qui courent sur madame de Pënâfiel, agit en galant homme en niant tout à cette heure. »

Bien des années ont passé sur ces souvenirs, et je me demande comment de pareilles puérilités ont pu me rester aussi présentes à la mémoire. C’est que, tout en se rattachant à un cruel événement de ma vie, elles m’avaient aussi frappé par leur pauvreté même, comme le type le plus exact et le plus vrai d’un certain ordre de sujets de conversation, d’examen, de discussion, de louanges, d’attaques et de médisances, qui tour à tour occupent absolument et très-sérieusement les oisifs du monde… Que, si celle affirmation semble exagérée, qu’on se rappelle l’entretien d’hier ou celui d’aujourd’hui, et on reconnaîtra la vérité de ce que j’avance.