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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/41

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et profonds divans de Chine, faits de joncs et de bambous.

Tel était de ce côté l’aspect véritablement enchanteur de ce cottage, de cette oasis fraîche et parfumée, qui s’épanouissait comme une fleur magnifique et ignorée au fond des solitudes de cette province. Il est impossible d’exprimer pat la froide ressource des mots toute la splendeur de ce tableau, qui empruntait à la seule nature son indicible somptuosité. Qui peindra les mille caprices de l’ardente lumière du Midi se jouant sur le vif émail de tant de couleurs ? Qui rendra le bruissement harmonieux de la brise qui semblait faire onduler sous ses baisers caressants toutes ces corolles épanouies ? et ce parfum sans nom, mélange frais et embaumé de toutes ces senteurs, et cette bonne odeur de mousse et de verdure jointe à l’arôme pénétrant et aromatique du laurier, du thym et des arbres verts, qui pourra l’exprimer ?…

Mais ce qui est peut-être plus difficile encore, c’est de retracer les mille pensées diverses et accablantes qui me vinrent à l’esprit en contemplant la plus adorable retraite que l’homme rassasié des joies du monde ait jamais pu rêver ; car je songeais que, malgré tant de soleil, de verdure et de fleurs, ce délicieux séjour était