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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/60

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avait, disait-on, cruellement abusé de toutes les voluptés des riches et des heureux de la terre, eût une connaissance si triste et si vraie des douleurs et des misères obscures, et de ce qu’on devait faire ou tenter pour les soulager ou les consoler sûrement.

Mais, hélas ! à la fin de cette conversation qui m’avait tenu sous un charme inexplicable et contre lequel, je l’avoue, j’avais longtemps lutté, mes préventions revinrent plus fortes que jamais ; et je ne sais à cette heure si je dois m’en glorifier ou en rougir, car le comte m’avoua sans honte, comme sans jactance impie, qu’il n’était pas de nos religions ; mais qu’il les respectait néanmoins trop pour s’en jouer, et que c’est à cette raison seule que je devais attribuer le motif qui l’empêchait de se rendre jamais à l’église.

Que voulait dire le comte par ces mois, qu’il n’était pas de nos religions ? Je l’ignore encore. Voulait-il parler des religions d’Europe ? Entendait-il par là qu’il n’était ni catholique, ni protestant, ni d’aucune des autres sectes dissidents qui, divergeant du catholicisme, y tiennent toujours par une racine chrétienne ? Je l’ignore encore à cette heure, bien que,