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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/61

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hélas ! j’aie vu le comte à une épouvantable épreuve !…

Mais, ainsi que je vous le disais, monsieur, cette résolution de ne jamais assister ni prendre part à nos saints mystères m’indigna ; je n’y vis d’abord qu’un dédaigneux prétexte, destiné à voiler une indifférence ou un éloignement coupable ; comme aussi je ne vis plus qu’une commisération, presque sans mérite, dans la fastueuse aumône que sa brillante position de fortune le mettait à même de faire sans s’imposer de privations.

J’eus tort, car il ne s’était pas borné à me donner sèchement de l’or : il m’avait longuement entretenu des misères du pauvre, et cherché avec moi le meilleur moyen de lui être utile ; mais, je vous le répète, son manque de foi à notre religion me rendit injuste… oh ! bien injuste, comme vous l’allez voir, car je lis retomber le coup de ma sainte indignation sur une personne complètement innocente.

Le dimanche qui suivit mon entretien avec le comte, je vis agenouillée dans l’église la jeune femme qui habitait avec lui, et qui ne portait pas, disait-on, son nom. Ceci était vrai ; d’ailleurs, je l’ai su depuis. Cette liaison était coupable aux yeux de Dieu et des hommes ;