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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/95

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fantômes du faux… on n’en vient pas à haïr pour cela les hommes… parce qu’on se sent homme comme eux : mais on les plaint profondément, on en a pitié, on les soulage, parce qu’on se sent souvent soi-même bien malheureux ! s’ils sont ingrats… hélas ! on cherche bien en soi, et souvent on trouve une ingratitude à se reprocher qui vous fait excuser la leur… Car, voyez-vous, mon pauvre enfant, tout pardonner, c’est tout comprendre. Enfin il vient un âge, un moment, où le tableau de leurs misères, qu’ils ignorent ou qu’ils fardent, vous émeut si douloureusement ou vous répugne si fort qu’on fait comme j’ai fait… on les quitte, et on vit seul… Alors, mon enfant, au lieu d’avoir sous les yeux le continuel et navrant spectacle des infirmités morales du monde, on n’a que les siennes propres… et encore les splendides contemplations de la nature, les méditations de l’esprit, les inépuisables et maternelles douceurs de l’étude, peuvent souvent nous ravir à notre incomplète et pauvre humanité. »

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Le lendemain de cette conversation, mon père n’était plus…