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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/102

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puisse entendre nos coups de canon et voir nos signaux.

Une heure après survint une légère éclaircir dans le ciel.

Nous aperçûmes devant nous, à l’horizon, de hautes terres encore voilées de brouillards ; c’était, à ce que me dit Williams, le cap de Harrach, pointe septentrionale de l’île de Malte, au haut duquel s’élevait la tour de L’Espinasse servant de vigie.

Williams mit alors la goélette en panne, et fit tirer plusieurs coups de canon pour demander un pilote.

— Le vent est si fort, — me dit le docteur, — que les pilotes de Harrach n’oseront peut-être pas s’aventurer en mer.

Néanmoins, après les salves du yacht, nous vîmes plusieurs fois apparaître au sommet des lames et disparaître dans leurs noires profondeurs une petite voile latine hardiment manœuvrée.

— Il faut que ces Maltais soient de bien intrépides marins, — me dit le docteur ; — car ils viennent, malgré cette mer épouvantable, presque droit dans le vent.

Le bateau pilote s’approchait de plus en plus ; mais comme, en s’approchant, il de-