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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/115

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devons passer entre les pierres noires et la pointe de la Wardi, et que ce chenal est très-dangereux à cause des brisants, je vais, monsieur, si vous le voulez, prendre le gouvernail, — dit le pilote à Williams.

D’après un signe de ce dernier, le timonier quitta la barre.

Je me rappelle cette scène comme si elle s’était passée hier.

J’étais assis sur le couronnement.

Devant moi, Williams, très-près du pilote qui prit le timon, interrogeait comme lui tour à tour la boussole, la côte et la voilure du yacht.

Le docteur, penché sur la lisse, regardait le sillage du navire… À très-peu de distance de nous on voyait le bateau-pilote, qui me sembla ne plus faire la même route que le yacht ; cela me parut singulier…

Devant et très-près de nous s’élevait une énorme masse de rochers perpendiculaires.

Quoique la mer fut devenue plus calme, elle était encore sourdement soulevée par une forte houle dont les ondulations immenses allaient se briser sur le rivage avec un bruit formidable.