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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/127

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s’est, depuis l’antiquité, conservé si pur dans ce pays privilégié, que sur ces douze femmes de conditions et de nature si diverses, non-seulement il n’y en avait pas une qui ne fût agréable ou jolie, mais trois d’entre elles étaient de la beauté la plus rare et la plus parfaite.

Le marché conclu, j’achetai les douze femmes ; de plus, le renégat me céda, comme contraste, deux nains nègres d’une monstruosité assez pittoresque, et j’envoyai le tout au palais Carina sous la direction de mon interprète et d’une vieille Cypriote que le juif me recommanda comme excellente femme de charge.

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Cette résolution subite d’habiter l’île de Khios et d’y vivre paresseusement dans l’oubli de tout et de tous, m’a été suggérée il y a un an par le souvenir cuisant des chagrins affreux que je venais de ressentir.

Après ma rupture avec Falmouth, si indignement provoquée par moi, me reconnaissant incapable ou indigne de toute affection généreuse, puisque j’y cherchais toujours les arrière-pensées les plus misérables, je crus que la vie matérielle ne m’offrirait ni les mêmes craintes ni les mêmes doutes…

Qui m’avait jusqu’alors rendu si malheureux ?