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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/134

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qui ressemble à une tenture de satin blanc, sont rayés de larges bandes, alternativement lilas et vertes, où se lisent écrits en lettres d’or plusieurs versets du Koran.

Le plafond, richement peint, est divisé en caissons aussi lilas et verts, rehaussés d’une légère dorure en arabesques. Un épais tapis de Perse couvre le plancher.

À l’extrémité de cette pièce une gerbe d’eau limpide jaillit d’un bassin revêtu de jaspe oriental, et y retombe en cascade avec un doux murmuré ; de grands vases de Chine bleu et or, remplis de fleurs, sur lesquels viennent se percher délicatement quelques colombes privées, entourent cette fontaine, et les bouffées aromatiques qui émanent de ces immenses bouquets m’arrivent comme un parfum humide.

Puis, faut-il avouer cette énormité ? les sensualités du goût me sont chères, et je m’occupe délicieusement à les satisfaire ou à les prévenir.

Ainsi près de moi, sur une table recouverte d’une épaisse nappe turque, fond paille, brodée de fleurs bleues rehaussées de fils d’argent, sont des sorbets à l’orange et à la merise dans leurs vases poreux qui suintent la neige… des tranches d’ananas couleur d’or, des pastèques