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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/138

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mière, je vois, séparé de la façade par une pelouse de trèfle tendre que paissent plusieurs gros montons de Syrie, à la queue traînante, et quelques gazelles au pelage argenté, je vois s’étendre, parallèlement au palais, un bois profond, humide et ombreux.

Les têtes gigantesques des chênes, des cèdres et des platanes séculaires forment un océan de sombre verdure ; le soleil commence à décliner, et cuivre ces flots de feuillage de ses ardents reflets.

Sur ce rideau mouvant, d’un vert opaque et foncé, se détachent mille autres nuances de vert, qui deviennent de plus en plus tendres et transparentes, à mesure qu’elles se rapprochent des fraîches rives du fleuve Belophano, qui, s’élargissant en face du palais, y forme une sorte de grand canal.

Ses bords sont plantés de baguenaudiers, de pins en parasol au tronc rougeâtre, de peupliers à feuilles satinées, d’arbousiers, d’alaternes vernissés, sur lesquels vient parfois étinceler un rayon de soleil, qui se glisse furtivement sous ces dômes de verdure lorsque la brise de mer agite leurs rameaux…

Tout près de la rive je vois encore des lataniers en éventail, dont le tronc disparaît