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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/139

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sous de grosses touffes de sabiniers à campanules orange, et d’ypoméas, dont les fleurs roses en corymbe sont à l’intérieur du pourpre le plus vif.

Ce sont encore d’immenses allées, à la voûte impénétrable au jour, tapissées de gazon, qui aboutissent à un hémicycle de verdure assez rapproché du palais.

Ces allées sont si touffues, si longues, si obscures, qu’on ne peut en apercevoir la fin à travers la vapeur bleuâtre dont leur perspective indécise est voilée.

Enfin, au premier plan de ce tableau et de plain-pied avec ma fenêtre, est une terrasse de marbre blanc à lourds balustres, aussi ornée de vases et de statues, d’où l’on descend par un large escalier circulaire jusqu’aux bords du canal.

Abritée par le palais, une moitié de cet escalier est dans l’ombre ; l’autre e$t inondée de soleil. — Sur une des premières marches, un nain noir, que j’ai fait bizarrement habiller d’un pourpoint écarlate, à la vénitienne, est couché près de deux grands lévriers de la plus haute taille et de la plus belle forme.

Par un caprice de la lumière, le nain, chau-