Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vement avoué à madame de Fersen, qui en a beaucoup ri sans pourtant vouloir absolument y croire.

M. de Fersen est un homme d’esprit fin, agréable et cultivé. Sans doute comme distraction à ses hautes fonctions diplomatiques, il s’est particulièrement adonné à l’étude de la petite littérature française ; goût bizarre qu’il partage d’ailleurs avec le doyen des diplomates de l’Europe, M. le prince de Metternich.

Je suis resté confondu de la mémoire de M. de Fersen, en l’entendant me citer, avec la fidélité d’un catalogue, les titres des vaudevilles les plus inconnus, et m’en réciter des passages et des couplets entiers ; car il avait aussi été possédé de la manie de jouer la comédie.

Je suis malheureusement aussi ignorant en vaudevilles qu’en politique ; je n’ai donc pas pu apprécier le savoir de M. de Fersen dans cette spécialité.

Le prince n’exprimait qu’un vœu, celui d’arriver à Paris, pour pouvoir admirer les grands acteurs des petits théâtres, à la fois ses héros et ses rivaux.

M. et madame de Fersen avaient les formes les plus parfaites, et semblaient en tout nés pour le grand état qu’ils tenaient dans le monde.