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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/169

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une verve, une malice, une sûreté de trait incroyables.

Je n’ai jamais connu l’honorable sir ***, mais sa physionomie reste désormais ineffaçable dans ma mémoire.

Je croyais que rien n’était plus insupportable qu’une femme qui parlait politique ; je suis en partie revenu de mes préventions en écoutant madame de Fersen. Sa politique n’est pas nuageuse, abstraite ; quelquefois elle explique les événements les plus graves par le jeu des passions humaines, par le ressort des intérêts privés, et, remontant des effets aux causes, elle arrive ainsi des infiniment grands aux infiniment petits, et il nait de ce contraste des effets très-piquants et très-inattendus.

Ces théories sont trop de mon goût pour que je ne les juge pas sans doute avec une extrême partialité ; pourtant, je ne crois pas me tromper en considérant madame de Fersen comme une femme d’une intelligence très-éminente.

Ce prince ayant été chargé de nombreuses missions dans les divers états de l’Europe, et sa femme s’étant ainsi trouvée eu relations avec les gens les plus distingués de chaque nation, rien n’était plus curieux que son entretien, où