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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/179

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femme, lui inspirer l’amour le plus exalté pour ses devoirs, la rendre folle de son mari tel désagréable qu’il soit, que de lui donner le coupable désir de troubler le repos de sa famille ? Car enfin, mon cher, votre rôle est cent fois plus beau, plus flatteur que celui d’un séducteur, le bien étant beaucoup plus difficile à faire que le mal…

— Vous avez raison, c’est ce que je me dis souvent, — reprit du Pluvier, — c’est bien plus moral ; mais je vous jure que c’est mortel à la longue… Je suis entré dans la diplomatie, parce que je croyais que cette position faciliterait mes succès dans le monde. Eh bien ! pas du tout.

— J’ai senti cela comme vous… Voyant avec effroi que les principes devenaient de plus en plus rigoureux… et voulant d’ailleurs respecter les lois sociales, j’ai cherché une nature plus primitive, et je me suis établi ici, où on ne parle guère plus de certains principes et des lois sociales qu’à Otahiti.

— C’est à quoi je pensais, — me dit du Pluvier d’un air méditatif. — Depuis que je vous ai vu si bien établi, il m’est venu une idée ; je me suis dit… Voyons quel est mon avenir. Si je retourne à Paris, je ne m’y amuserai certai-