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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/188

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La chaloupe de la frégate m’attendait, je fus bientôt à bord.

M. de Fersen se montra d’une très-gracieuse obligeance pour moi, et mon passage sur le bâtiment russe me fut accordé par le capitaine avec le plus aimable empressement.

Deux heures après mon départ du palais, nous mîmes à la voile…

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La résolution de du Pluvier fit assez longtemps le texte de nos plaisanteries.

Après quelques bordées, nous arrivâmes en vue du palais Carina, qui s’élevait à mi-côte. Une partie du parc descendait sur le rivage.

À l’aide d’une longue-vue, je regardais avec tristesse cet admirable pays… que je quittais à tout jamais, lorsqu’un singulier spectacle attira mon attention.

Sans doute averties de mon abandon par le renégat et par le départ de la frégate, je vis les esclaves descendre précipitamment et en désordre le long de la prairie et s’assembler sur le bord de la mer en étendant les bras vers le vaisseau d’un air désespéré.

Puis, voyant qu’il s’éloignait toujours, Noémi, dans un accès de fureur extravagant, arracha son fez… le foula aux pieds, et bientôt son