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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/221

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trait, deux ou trois fois je la renvoyai assez durement.

La pauvre enfant ne dit pas un mot, deux grosses larmes roulèrent le long de ses joues, et elle alla silencieusement s’asseoir loin de moi et loin de sa mère.

Celle-ci voulut s’approcher d’elle pour la consoler, mais Irène repoussa doucement ses caresses.

Le soir elle ne voulut pas manger, et sa gouvernante, qui passa la nuit à la veiller, assura qu’elle avait à peine dormi, et qu’à d’assez longs intervalles elle avait silencieusement pleuré.

M. de Fersen, qui ignorait la cause de l’indisposition passagère de sa fille, n’y fit pas une grande attention, et l’attribua à l’excessive susceptibilité nerveuse de l’enfant.

Mais madame de Fersen me jeta un regard irrité.

Je la compris.

Mon aveu, en la mettant en défiance, avait dû lui faire éviter les occasions de se trouver désormais seule avec moi.

Irène ressentait un assez grand chagrin de cette sorte de rupture ; nécessairement la princesse me regardait comme la cause première