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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/226

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saient persister dans mon amour pour madame de Fersen, c’était une sorte de confiance sans bornes dans la pureté de son cœur, dans la noblesse de son caractère ; c’était la certitude de pouvoir l’aimer avec toutes les chastes voluptés de l’âme, sans craindre d’être dupe d’une sévérité feinte ou d’une menteuse pruderie.

Je m’étais d’ailleurs si grossièrement matérialisé pendant mon séjour à Khios que j’avais un désir inexprimable de me livrer à toutes les délicatesses exquises d’un sentiment pur et élevé.

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Contrariée par les vents d’équinoxe, notre traversée, y compris une longue quarantaine obligée au lazaret de Toulon, dura environ six semaines.

Je ne croyais pas avoir fait de progrès dans l’affection de madame de Fersen ; car ses manières avec moi étaient devenues de plus en plus franches et amicales. Elle m’avait naïvement avoué que mon esprit lui plaisait beaucoup, et qu’elle espérait, pendant son séjour à Paris, continuer aussi souvent que possible nos entretiens de la galerie.

Évidemment, madame de Fersen me regardait comme absolument sans conséquence. Quel-