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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/230

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fantaisie, je portais aussitôt ses petits doigts à mes lèvres, sans lui donner le temps de mettre ma main dans celle de sa mère.

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La veille du jour de notre arrivée à Paris, j’étais donc décidé à risquer un nouvel aveu, lorsqu’un incident bizarre, qui semblait devoir m’encourager à cette démarche, me donna des pensées contraires.

Je n’avais pas encore pu pénétrer si madame de Fersen était ou non jalouse de l’attachement de sa fille pour moi ; si quelquefois elle m’en avait parlé d’une manière fort moqueuse et fort gaie, d’autres fois au contraire ç’avait été avec tristesse et presque avec amertume.

Ce jour-là, Irène, en tiers avec nous dans la voiture de sa mère, lui avait demandé si j’aurais une belle chambre à Paris.

Je m’étais hâté de répondre à l’enfant que j’habiterais dans ma maison à moi, et non pas dans la sienne.

À ces mots, selon son usage, Irène s’était mise à pleurer silencieusement.

Madame de Fersen, voyant ses larmes, s’écria avec une impatience chagrine : « Mon Dieu !… qu’a donc cette enfant ?… pourquoi vous aime-t-elle ainsi ?… C’est odieux !