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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/234

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dame de Fersen en souriant, — si toutefois vos anciens amis vous laissent le loisir de penser aux nouveaux… Mais je compte beaucoup sur ma qualité d’étrangère, et sur votre galanterie toute française, pour vous forcer à être mon cicérone, et à me faire les honneurs de Paris, car je ne veux rien voir, rien admirer que guidée par vous… »

Il me fallut, je l’avoue, un grand courage, un grand amour, une grande terreur des flétrissantes calomnies du monde, pour venir renverser l’avenir charmant que madame de Fersen rêvait pour nous deux.

Après quelques minutes de silence : « Madame, — lui dis-je avec une tristesse, avec une émotion profondes, — vous ne mettez pas en doute… mon respectueux attachement pour vous ?

— Quelle question !… mais j’y crois fermement au contraire… Oui… j’y crois… je serais malheureuse de ne pas y croire…

— Eh bien ! madame, permettez à un ami vrai… dévoué… de vous dire… ce qu’il dirait à une sœur ; et puis quand vous m’aurez entendu, ne vous laissez pas entraîner à votre première impression, car elle me sera peu favorable… mais la réflexion vous prouvera