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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/238

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diez être mon ami ? Vous mentiez, monsieur… Vous avez abusé de mon irréflexion pour m’entraîner dans une intimité dont les apparences peuvent m’être fâcheuses… Allez… je ne vous verrai plus !… Et encore une fois, vous auriez raison, madame. Après tout, savez-vous ce qu’il me faut de courage pour vous dire ce que je vous dis ? pour refuser ce que vous m’offrez ?… Songez donc à ce que vous êtes !… à tout ce que vous êtes !… et dites si la vanité, si l’orgueil d’un moins honnête homme que moi ne seraient pas enivrés de ces bruits auxquels je veux vous soustraire… car enfin, que risqué-je, moi, à me mettre de moitié avec vous pour vous compromettre ? que risqué-je ? D’aider le monde à interpréter, à flétrir avec sa méchanceté ordinaire nos relations, tout innocentes qu’elles sont ? Mais vous me banniriez alors de votre présence, dites-vous ? qu’importe ! Savez-vous comment le monde traduirait cet exil mérité ? Il dirait que c’est une rupture… S’il était bienveillant pour vous… il dirait que c’est vous qui me quittez pour un autre amant !… S’il vous était hostile, il dirait que c’est moi qui vous quitte pour une autre maîtresse.

— Ah ! monsieur, monsieur !… — s’écria madame de Fersen en joignant les mains près-