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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/46

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drôles, que cet échantillon cosmopolite de gibier de potence. Eh bien ! — ajouta Falmouth en m’apercevant, — voilà, mon cher, qui se colore à merveille ; cette aventure m’enchante… C’est une excellente introduction à notre fantaisie de Canaris… c’est l’ouverture de notre opéra !…

— En vrai dilettanti, — lui dis-je, — mettons-nous donc en mesure de faire notre partie, et allons chercher nos armes.

Je descendis dans ma chambre.

Falmouth y entra presque aussitôt que moi.

Autant, sur le pont, il m’avait paru joyeux et résolu, autant je lui trouvai l’air triste et accablé.

Il me prit les mains avec émotion et me dit : — Arthur… je suis maintenant au désespoir de cette folie !…

— De quelle folie voulez-vous parler ?

— Si vous étiez blessé, dangereusement blessé ! — me dit-il en attachant sur moi un regard attendri, — je ne me le pardonnerais de ma vie !

— Et ne courez-vous pas les mêmes risques ?

— Sans doute… mais que vous subissiez,