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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/45

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Pendant quelques minutes je pus encore le suivre des yeux, grâce à la blancheur de ses voiles ; puis elles devinrent moins distinctes, s’effacèrent tout à fait et je ne vis plus au loin dans les ténèbres qu’un point lumineux, qui de temps à autre disparaissait selon le jeu des voiles du mystic, comme une étoile sous un nuage.

À l’apparition de ce bâtiment si suspect, Williams avait ordonné à son frère d’aller chercher Falmouth.

— Eh bien ! Williams, — dit celui-ci en montant sur le pont, — nous retrouvons donc notre mauvaise connaissance de Porquerolles ?

— Le mystic vient de passer à contre-bord de nous, mylord.

— Et quel est ton avis ?

— Sauf l’ordre de votre grâce, mon avis serait de nous mettre à l’instant en défense, car je pense que ce pirate, retenu comme nous dans ces parages par les vents contraires, va nous attaquer, ne nous croyant pas prêts à le recevoir, et comptant d’ailleurs sur le nombre de son équipage.

— Prouvons donc à ces forbans qu’ils se trompent, mon brave Williams, et que quarante johns-bulls valent mieux que ce ramassis de